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LE RIDEAU LEVÉ
assez étendue d’eau simple, et s’en servir de
nouveau en les retrempant dans l’eau composée.
Si c’est un homme sain qui se joigne à une femme qui ne l’est pas, il peut de même lui introduire cette éponge trempée de cette composition[1], ayant attention, quand il
- ↑ Il faut prendre dix-huit grains de sublimé corrosif
réduit en poudre subtile dans un mortier de verre, avec
son pilon de même ; on y mêle une petite quantité
d’esprit de vin, ou mieux, d’esprit de froment ; on le
pile aussi ; par ce moyen, on évite l’évaporation de la
poudre subtile, et on opère la dissolution, que l’on
rendra encore plus parfaite en ajoutant, sur la fin du
broiement, une plus grande quantité d’esprit. Quand
elle est faite, on y ajoute une décoction de vulnéraire
de Suisse, d’une pincée de trois doigts, dans une petite
cafetière : cette décoction sera faite comme du thé. On
verse sur le tout deux pintes d’eau la plus limpide et la
plus pure, distillée au feu de cendre, dans un alambic de
verre, afin qu’il n’y ait point de sélénite ou autres sels
étrangers. À ce mélange on joint encore deux pintes d’eau
de chaux première, ce qui produit en tout quatre pintes.
L’eau de chaux se fait en prenant deux livres de chaux qu’on éteint doucement d’abord, et qu’on submerge ensuite, de façon qu’on puisse en retirer par inclinaison deux pintes claires et reposées, qu’on passe après dans un linge fin ou au papier gris ; on les unit au premier mélange. L’addition de ce sel de chaux change la nature du sublimé, se combine avec lui, le transmute en sel alcali, qui se joignant au sel acide du virus, le neutralise et amortit ses effets.
Cette composition suffit et est la meilleure ; on peut