et dans lequel la plus grande partie ne reste
que par les mêmes circonstances dont la
chaîne se perpétue, ou par fainéantise, habitude,
gourmandise, mépris d’elles-mêmes, et
tant d’autres raisons que je ne peux te détailler.
Tu vas voir par les effets qui en résultent,
que la nature même s’y oppose fortement,
puisque cet écart, poussé jusqu’à son dernier
période, emporte avec lui des malheurs, des
maux affreux, des suites fâcheuses, et tout ce
qu’on peut imaginer de plus funeste, effets qui
ne sont point produits par l’infidélité des
hommes qui ne voient point de femmes publiques.
Je dois, en premier lieu, te faire une comparaison qui te rendra plus sensibles et plus claires ces lois générales de la nature. Que dans vingt vases différents on verse une même liqueur, qu’on la survide dans le vaisseau d’où elle est sortie, elle ne change point de nature, elle sera tout au plus affaiblie par la transvasion, si elle est spiritueuse ; mais que dans un même vase on verse vingt liqueurs différentes et hétérogènes, il s’établit une fermentation qui change la combinaison naturelle de ces liqueurs ; qu’on vide ce vase, sans le rincer, ni l’essuyer, les parois infectées de la liqueur fermentée suffiront pour insinuer un levain qui changera l’essence d’une seule des vingt qu’on remettrait dedans, ou qu’on prenne une goutte de cet assemblage fermenté, et qu’on la mette dans le vaisseau qui