mais où n’y en a-t-il point ? D’ailleurs mériteront-elles
des regrets ? Apprenons donc à
nous prêter à leur essence ; rendons plus léger
le joug qui leur est imposé ; chargeons de
fleurs les liens dans lesquels elles sont engagées,
pour captiver leur esprit, subjuguer
leur cœur, et fixer l’inconstance qu’elles ont
reçue de la nature. Passons-leur une infidélité,
s’il est nécessaire, pour ne point les aliéner,
ce qui arriverait bientôt sans doute si les
chaînes leur paraissaient trop pesantes et trop
resserrées ; sans cela cette belle moitié du
genre humain serait trop malheureuse. Mais
ce qu’il y a de singulier, c’est que si ces principes
ne sont point autorisés, ils n’en sont pas
souvent moins suivis en beaucoup de parties
et dans bien des climats.
— Mais, cher papa, si les femmes n’ont pas reçu, comme les hommes, un droit à l’infidélité, pourquoi voit-on un nombre d’entre elles qui, non seulement s’arrogent une pareille prétention, mais encore qui la portent beaucoup plus loin, puisqu’elles la poussent jusqu’à la publicité ? Il faut donc que ce penchant tienne autant à la constitution de notre sexe qu’à celle du tien.
— Erreur, ma fille ; dans ton sexe, c’est un écart excessif des lois générales de la nature, dans lequel les individus sont portés ou entraînés par un assemblage de circonstances où il entre souvent de la nécessité, où souvent aussi le penchant n’entre pour rien,