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» douce, celle de vous avoir mis dans le cas d’en sentir tout le prix. »

Mon successeur, homme d’esprit, n’a pu y tenir, comme moi, que peu de jours ; elle l’a remplacé par un prince, et réellement, quant au moral, ils se convenaient ; pour le physique, elle eut ses laquais, c’est le pain quotidien d’une duchesse.

Mon billet écrit, j’ouvris l’écrin, j’y trouvai de fort beaux diamans et le portrait de la duchesse en baigneuse : il était frappant ; je l’approchai machinalement de mes lèvres. Avouerai-je ma faiblesse ? Je sacrifiai encore une fois à ce joli automate, et mon caprice s’écoula avec la libation que je venais de répandre en son honneur.

Je me rendis chez la Vit-au-Conas : elle était en possession de mes jours de congé ; d’ailleurs nous avions contracté une amitié commode. Ô que