tout-à-coup un drap soulevé me découvre
un sein de lys et de rose…
Et la cadence chevrotte… Je continue ;
tantôt c’est un bras arrondi par l’amour,
une cuisse fraîche rebondie,
une jambe fine, un pied charmant,
qui tour à tour se promènent sur le lit,
et frappent tous mes sens… Je tremble,
je ne sais plus ce que je chante… Allons
donc, me dit la duchesse, avec
un sang-froid dont je ne la croyais pas
capable. Je recommence, et le manège
d’aller son train, mon sang bouillonne,
tous mes nerfs s’agacent et s’irritent ;
je palpite ; mon visage s’inonde de
sueur ; la méchante, qui m’observe,
sourit, et cependant soupire… Un dernier
bond la découvre toute entière…
Sacredieu, mes yeux font feu ; je jette
la musique, je fais sauter des boutons
qui me gênent, je m’élance dans ses
bras ; je crie, je mords, elle me le rend
Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/91
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 83 )