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elle plante là le clavecin, me bat, me demande pardon, passe un entrechat, se jette en boudant sur son sopha, et se relève par un grand éclat de rire.

Heureusement pour moi, Gardel arrive, nous dansons ; je remarque cependant avec plaisir qu’elle prend de l’intérêt ; elle me loue avec affectation. Gardel n’a garde de la contredire ; avant que je sorte elle me demande excuse, implore son pardon, me prie de lui imposer sa pénitence ; vois donc ici, bourreau, cette petite mine hypocrite ; je saisis une main que je couvre de baisers ; l’autre me donne un soufflet qu’un baiser des plus hardi répare à l’instant.

Le lendemain j’y vole sur l’aile des désirs ; elle m’avait demandé quelques ariettes nouvelles, je les lui portais ; elle était au lit, une femme de chambre ouvre son rideau, je parais ; un