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» ami. Dans les commencemens que j’habitais ce pays-ci, tout me révoltait. Je sortais du couvent, j’étais jeune, assez jolie ; j’avais de la pudeur, d’un gauche inconcevable. Les femmes m’ont formée ; les hommes m’en ont trouvé mieux ; j’ai gagné de tous côtés. »

Je vivais chez elle comme chez moi ; nous couchions ensemble, et comme elle me trouvait vigoureux, elle s’en tenait là. Mais l’argent ne venait point ; car comment tirer de l’argent d’une femme de cour encore jeune et jolie ?… Le diable y pourvut. Un jour que dans le délire des sens, nous avions fait, ma foi, toutes les folies que le bon Arétin a dépeintes dans son livre si religieux, la marquise ne prend-elle pas subitement de l’amour pour mon postérieur ? Ma plaisanterie et le compliment que j’avais fait à son monsieur fortifient