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vaise mine, parce qu’elle ignorait les détails.

Enfin, les jours s’accumulaient, la marquise jouait la coquette, semblait vouloir irriter mes désirs, et me donner un véritable amour. Nous étions dans la saison des petits voyages ; nous ne nous voyons que des momens et ces momens étaient perdus pour mes projets. Tout cela m’ennuya ; j’étais oisif, je la pressai ; j’obtins un rendez-vous pour le lendemain, et quelques gestes très-significatifs de part et d’autre m’annoncèrent qu’il serait tout ce que je voulais qu’il fût. Je me rends à l’heure marquée ; le roi était à la chasse ; tout le monde dehors ; le château semblait un désert. Mais l’appartement de la marquise n’était-il pas assez peuplé ? Nous étions deux : les désirs accouraient en foule, ils appelaient les plaisirs… Ma foi, je ne sais pas où l’on