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sistible que je suis tombé de là-haut tout exprès pour opérer cette grande œuvre : elle devient donc ma confidente, et j’entre chez Julie que je trouve à sa toilette.

Ma foi, je ne sais ; mais la timidité me reprend… Qu’elle est belle, mon ami… De grands cheveux, blonde cendrée, des yeux noirs et bien fendus, des traits que j’aimerais moins s’ils étaient plus réguliers… Nous restons seuls ; et, pour débuter, je me prosterne et j’embrasse l’idole. Foutre, quelle timidité ! — Sûrement, en voilà le preuve… Quand j’ai bien peur, je me jette à corps perdu au milieu du danger. — Mais Julie doit se fâcher ? — Oui, si elle en avait le temps… Et puis Julie est franche, sa pudeur répugne sans doute à mes caresses ; mais elle est bien aise de les recevoir. Enfin, après quelques petites façons, je reste