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Revenu chez moi, dois-je y trouver du repos ? Non, Julie… Julie ! ton image me trouble ; je te vois : hélas ! dans cet instant, en proie à des désirs inconnus jusqu’alors, tu m’accuses et tu gémis ; moi-même je soupire… Vile soif de l’or ! À quelle horrible divinité me forces-tu de sacrifier tant de sang ?… Bien plus encore ! c’est la substance la plus pure qui s’épanchera sans fruit sur cet autel odieux… Mais ne suis-je pas dédommagé ? où trouverai-je un enfant plus jolie ? Julie que l’amour me peigne dans tes rêves, et que l’attrait d’un songe te prépare au charme de la réalité !… Allons, ma valeur, à mon secours, qu’êtes-vous devenue ?… De l’or, morbleu, de l’or ; c’est le nerf de la guerre : front par tout ; que les feux de l’amour embrasent mon courage, me rendent cette vigueur première qui fit tomber sous le couteau

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