victime de votre rigueur et des faveurs
de votre tante ? (Ce mot faveurs fut
prononcé d’un ton si triste qu’il était
persuasif ; la petite en sourit). Eh bien,
je vous crois, me dit-elle, pourquoi
me tromperiez-vous ?… Je suis déjà
si malheureuse ! Hélas ! il ne tient qu’à
vous de me la rendre bien davantage…
Je ne vous détaillerai pas le reste d’une
conversation gênée par les observateurs ;
mais pour tout dire, en un mot,
nous convînmes que je serais l’amant
de la tante, et que nous saisirions tous
les momens favorables pour nous voir,
en affectant la petite et moi beaucoup
d’indifférence l’un pour l’autre.
On soupe. Après souper je fais un brelant avec ma chère tante ; tout le monde défile. Julie, dès minuit, s’était retirée ; je reste seul. C’est alors que la vieille par ses tendres caresses me montre toute la rigueur de mon sort ;