autre. — Vous me les défendez donc,
mademoiselle ?… Ah ! je ne le vois
que trop, vous me confondez dans la
foule des lâches que votre tante entretient
à ces gages ; vous me croyez
revêtu d’un masque trompeur, je l’ai
bien mérité !… N’importe, il faut vous
délivrer d’un objet qui vous déplaît ;
peut-être vous ferai-je m’estimer…
Ah ! belle Julie ! vous saurez un jour
que je ne me suis exposé à votre haine…
mais vous ne voudrez pas m’entendre ;
vous m’abhorrez, vous me méprisez…
(je me lève). Mon dieu ! monsieur,
me dit-elle toute effrayée, qu’allez-vous
faire ? Je serais perdue, ma tante
m’accuserait… Que sais-je ?… Peut-être
de l’avoir trahie… Non, non,
elle aurait tort, vous la servez trop
bien… Vous, la servir !… Julie !
dieu ! quelle idée ! Et pour votre
amant !… (Julie se trouble et fait un ef-
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