vieille était encore à sa toilette ; asile
impénétrable, je suis introduit, en attendant,
dans un boudoir lilas et blanc :
des panneaux placés avec art réfléchissaient
en mille manières tous les objets,
et des amours dont les torches enflammées
éclairaient ce lieu charmant.
Un sopha large et bas exprimait l’espérance
par les coussins vert anglais
dont il était couvert ; la vue se perdait
dans des lointains formés par les grâces,
et n’était arrêtée que par des peintures
lascives que mille attitudes variées
rendaient plus intéressantes ; des
parfums doux faisaient respirer à longs
traits la volupté ; déjà mon imagination
s’échauffe, mon cœur palpite, il désire ;
le feu qui coule dans mes veines rend
mes sens plus actifs… La porte s’ouvre,
une jeune personne s’offre à mes
yeux ; un négligé modeste, une simplicité
naïve, des charmes qui n’attendent
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Tome Ier.
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