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jours après nous nous rendons chez ma future belle-mère.

Madame de l’Hermitage tient bureau de bel esprit ; là, tous nos demi-dieux, tous nos Apollons modernes viennent chercher des dîners qu’ils payent en sornettes. Dès l’antichambre, je respirai une odeur d’antiquité qui me saisit l’odorat ; la vieille m’avait prévenu qu’il fallait beaucoup admirer. J’entre dans un sallon immense et quarré, j’y trouve la maîtresse de la maison avec l’air d’une fée, le corps d’un squelette et le maintien d’une impératrice. Elle m’assomme de longs complimens ; j’y réponds par des révérences sans nombre. Je cherche des yeux la future… Ah ! foutre, on vous en donnera… Diable ! il faut que sa chère mère en juge auparavant ; et la bienséance permet-elle qu’on expose une fille aux