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mais le premier pas était beaucoup ; je continuai, je la vis plus fréquemment, bientôt je n’en bougerai pas. La marquise était douce et complaisante : elle ne se rebutait pas de détails cent fois répétés ; elle s’attendrissait et pleurait avec moi ; ma douleur devint moins amère ; le sentiment de ce que je devais à cette aimable amie me fit une douce habitude de la reconnaissance…

— Ahi… gare l’amour. — Hélas ! mon enfant, tu as raison. Une liaison intime une confiance sans borne entre une femme de vingt-deux ans, charmante, et un jeune homme y conduisent infailliblement. D’ailleurs, combien la douleur dispose à la tendresse. — Enfin te voilà à l’amour parfait. Belle chûte, mon ami, belle chûte ! — Non, je ne ferai point le langoureux Philinte. La marquise n’est point de ces femmes qui

  Tome II.
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