Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/261

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 103 )


fonde tristesse ; je la surpris plus d’une fois versant des larmes qu’elle voulait dérober. Inquiet, allarmé, je pressai, je conjurai ; enfin, dans ces momens où tout entier l’un à l’autre, on ne se refuse rien, je renouvelai mes efforts ; alors, avec cette émotion, cet accent que la vérité seule devrait connaître… Oh ! mon ami, me dit-elle, cher amant ! je vais navrer ton cœur ; mais j’exige ta parole : cette parole sacrée que tu contiendras une trop juste fureur. (Je promets ce qu’elle me demande)… Tu croyais le comte ton ami, il n’est qu’un traître. — Un traître ! lui ? — Oui, un traître bien lâche, et il a voulu me rendre sa complice. Il m’a fait l’aveu de son indigne amour. J’ai essayé de le ramener à l’honneur, à l’amitié ; j’ai employé la douceur, les prières, les larmes… Mais, au nom de l’amitié, son emportement a été extrême. Je