à Monsieur et à moi, quelques leçons.
— Volontiers, volontiers, moi je ne
refuse jamais mes soins. — Par exemple,
monsieur veut composer un opéra,
et il me demande le poème. — Sa musique
est faite apparemment ? — Non
pas ; comment ! — Tant pis ; jamais la
musique ne va bien, quand on la compose
pour des paroles, cela gêne un
musicien et l’empêche de peindre ; son
imagination est refroidie. — Mais,
monsieur, il me semble… — Il vous
semble mal. Un orchestre, morbleu,
un orchestre, voilà tout ce qu’il faut ;
suivez le moline, cela s’appelle faire
un opéra ; les paroles ne sont jamais
d’accord avec la musique ; mais aussi
cela n’arrête point les effets… Moi, je
tiens pour les effets ; ai-je raison, Cambini ?
Monsieur le marquis, cependant,
quand on veut exprimer un sentiment,
l’amour, par exemple… — Oui, il faut
Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/252
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 94 )