siècle, était excommunié. La liberté
n’est plus, nous poursuivons son ombre
jusqu’au fond de l’âme, jusqu’au
sein de la pensée… Heureux temps !
ils changèrent, hélas !… La Philosophie
parut, non pas cette tracassière
verbeuse qui se traîne encore en rampant
dans la poussière de l’école ; mais
cette lumière vive et fatale qui a dissipé
les vapeurs du fanatisme, et brisé
les hochets de la superstition, tels que
les oiseaux de nuit, nous fûmes blessés
de l’éclat du jour. Il nous terrassa,
nous courûmes nous cacher dans ces
asiles que le vulgaire respectait encore,
le rayon vengeur nous y suivit ; on démêla
nos trames, on dévoila nos ressorts,
on approfondit notre politique,
on démasqua nos mœurs et nos vices.
L’univers conjuré se réunit pour nous
abattre ; nous étions perdus… Son
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Tome II.
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