Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/240

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 82 )


ainsi peu-à-peu la froideur, on te suit pied-à-pied, on ne laisse échapper aucune occasion. — Mais je ne donnerai aucune prise sur moi. — Tu veux obtenir une place, former un établissement, lettres anonymes, inventées par le diable qui en fit présent au premier cénobite, voleront de tout côtés. Nos partisans les répandront ; les proclameront en secret, en les commentant ; les envieux les adopteront avidemment, et les mettront en crédit ; tes ennemis (tout homme en a, et ceux de mérite plus que les autres,) enchériront. — Mais je me défendrai peut-être. — Sans doute, je crois même que tu persuaderas cent personnes qui te connaîtront particulièrement, mais la voie publique sera toujours contre toi, et à peine trente ans de vie te suffiront-ils pour effacer l’impression qui t’aura perdu… Va, va, nous suivons à la lettre la