d’être fidelle, il faut que je prenne la
peine d’avoir des torts avec elle. —
Vous en aurez bientôt. — Non ; car
voici ma conclusion. — « Madame, je
ne rappellerai pas vos bontés, elles
me sont chères, et mon cœur aime
à vous avoir des obligations que toute
autre ne m’eut pas fait contracter ;
mais plaignez-moi ; c’est ma reconnaissance
qui me coûtera la vie ;
c’est le soin de votre gloire qui va
détruire mon bonheur. Je vous dois
de cesser des visites qui vous compromettraient :
hélas ! je sais trop
qu’en prononçant cette séparation
funeste je dicte mon arrêt. » —
Puissances du ciel ! combien vous êtes
attestées ! — À force de singeries, je
commence à m’attendrir ; ma dulcinée
verse tour-à-tour les larmes de la douleur
et celle du plaisir : ma fuite est
combinée par des points d’arrêts sur
Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/24
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 20 )