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ne voulus pas nuire à ma charmante ; je me retirai pour m’attacher à Violette.

Tu connais cette jolie petite, elle est faite comme un ange, pétrie de la main des Grâces, le plus beau teint, la peau la plus fine, la gorge ravissante. À toutes ces perfections, elle joint le talent de tromper un entreteneur mieux que personne qui vive ; un gentil jargon, un air enfantin… Fiez-vous-y.

Cette bougresse-là s’était laissé encaser l’été dernier ; je lui fis comprendre que son Léandre n’ayant pour toute fortune que du gazon, (encore était-il monté en herbe) le produit ne valait pas le diable. Ils se quittèrent mal, comme c’est l’usage ; un financier la prit, la rhabilla, la meubla. Pour le pansement, il n’y entendait rien. Que diable ! il fallait bien que quelqu’un s’en chargeât, et ce quelqu’un là fut

  Tome II.
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