Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/181

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 25 )


me charge de votre affaire, et si le malheureux est assez hardi… il suffit. — Ce n’était pas tout. Il fallait retirer la lettre des mains du mari, elle faisait preuve très-convaincante. La jeune femme le persuade à sa belle-mère, qui mande à son fils de la lui envoyer par le même exprès qui lui porte son ordre, ou qu’il sera déshérité dans les vingt-quatre heures… Il connaissait sa mère ; il en attendait quarante mille livres de rente ; il fallut obéir ; mais il accompagna le texte d’une glose fulminante… Vaine précaution ! la vieille crut faire la plus belle action du monde de remettre le tout à sa belle-fille. (Comment se méfier d’une janséniste !) Celle-ci voulut lire ; on lui imposa silence. — Eh bien ! ma bonne maman, jetons tout cela au feu. — Quoi ! ma fille, anéantir ces sottises ! Vous avez trop d’égards pour ce drôle-là. — Ma-

  Tome II.
3