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lui… Enfin, mon cher, dans ces séjours de paix et d’innocence, on goûte en paradis les douceurs de l’enfer.

Que serait-ce donc si je peignais les amours des jardiniers ?… Les ruses pour faire entrer des amans ? Les horreurs du despotisme que les vieilles discrètes exercent sur les pauvres enfans qu’on leur a livrés ? Que serait-ce si, te racontant mille scènes dignes de l’Arétin, je t’effrayais de la corruption que ces demoiselles vont puiser, jusqu’au moment où on les marie, dans ces lieux consacrés à la vertu et prostitués aux vices ?

Eh ! que serais-ce encore, si je te traçais les scènes du désespoir qui se passent dans le secret et le silence ? Les brigues, les trahisons et les complots, tout ce que doit nécessairement enfanter la contrainte, la servitude et la barbarie ?… Non, tu m’accuserais d’hu-