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emprisonnent son onde ; des formes bizarres, des bouches d’airain l’élancent dans les airs ; elle retombe brisée dans ces bassins où elle se perd sans pouvoir arroser le bocage qui la désire… Ô hommes ! votre despotisme réduira donc tout à l’esclavage !… J’erre dans les détours d’un labyrinthe compassé ; la fauvette légère, le pinçon joyeux n’y trouvent point d’asile pour leurs amours. Philomèle seule y fait quelquefois entendre les sons de sa douleur ; et la nuit, quand Phœbé fait régner le calme et le silence, le triste coucou présage au maître de ces lieux ses hautes destinées.

Que je suis loin, grand dieu ! de cette douce mélancolie, où l’âme attendrie perd le sentiment douloureux de ses peines ! où des larmes involontaires, mais précieuses, dégonflent la poitrine oppressée et rafraîchissent la