vases qui la gênent, pour la rassembler
en bouquets. De longues allées ne semblent
m’offrir un point de vue délicieux,
que pour l’isoler et le rendre
monotone. — J’entre dans un bosquet,
des arbustes fatigués y prêtent à regret
leur ombrage ; des entraves de fer asservissent
leurs branches courbées ; le
chèvre-feuille n’y rampe point parmi
le feuillage ; la tulipe y est sans couleur ;
la violette sans parfums… Je me
sauve dans un bois… Eh quoi ! — Toujours
de l’industrie, jamais de surprise…
La main de l’architecte a décoré
ces salles tristement superbes ; la
règle impérieuse a tracé leurs contours ;
la serpe, la faulx ont mutilé les
driades gémissantes pour arrondir ces
colonnes ou former des amphithéâtres.
— J’entends le bruissement des eaux…
Hélas ! la Nayade en pleurs n’y roule
point ses flots argentés ; mille canaux
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Tome Ier.
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