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les eaux de Barèges, en me comblant de présens, mais avec cet air qui en ôte tout le mérite ; je reviens à Paris.

Rendu dans cette Babylone, qui ne renferme plus de corruption qu’ailleurs, que parce qu’il a plus de monde (car les vices plus rassemblés en produisent de nouveaux), pendant huit jours je fatiguais chevaux et valets à faire inscrire mon nom chez toutes les coquettes et les coquines de Paris. Quinze jours se passèrent sans aventures curieuses. L’ennui me gagnait ; je jouai, je perdis, et dès-lors j’abandonnai ce moyen de conservation qui m’aurait dévoré mon or. Pour le conserver, il n’y avait qu’un moyen, la fuite. C’était un parti violent, et je balançais.

Déjà le soleil dorait les moissons, les grâces se retiraient aux bocages ; toutes les femmes volaient à la campa-