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écus en espèces sonnantes, des diamans, des bijoux… Ma foi, je suis fâché du sort de cette pauvre femme ; elle m’aurait valu beaucoup… Payerai-je mes dettes ?… Fi donc, cela porte malheur : d’ailleurs, ces coquins d’usuriers s’imaginent-ils que je leur donnerai mon sang, ma plus pure substance à dévorer ?… Qu’ils attendent mon mariage ou mon testament… Pardieu ces tristes idées ont abattu mon courage… Allons, allons, volons au Potosi, cherchons quelque mine nouvelle, et que l’or couronne mes ardeurs !

Une fête d’apparat avait réuni la cour et la ville : mes yeux errans sur l’assemblée cherchaient un objet qui les fixât : ils furent distraits quelques instans par des figures friponnes et agaçantes… Ô Satan ! vade retro… Déjà je sentais mon cœur s’épanouir