Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/89

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 71 )


” celui de coucher avec elle ; enſuite, ſi le cœur vous en dit, nous nous amuſerons ”… Je cours ramaſſer ſon épée ; je la lui préſente ; je lui ſouhaite le bon ſoir, & je vais me coucher.

Le chevalier vint chez moi le lendemain, il convînt de ſes torts ; nous nous embraſſâmes, & je me rendis chez la marquiſe qui, déjà inſtruite du fond de l’aventure, ne m’en fit pas plus mauvaiſe mine, parce qu’elle ignoroit les détails.

Enfin les jours s’accumuloient ; la marquiſe jouoit la coquette ; ſembloit vouloir irriter mes deſirs, & me donner un véritable amour. Nous étions dans la ſaiſon des petits voyages, nous ne nous voyons que des momens, & ces momens étoient perdus pour mes projets.

E iv