Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 58 )


tinée ne ſe paſſe pas ſans que je me rende chez ma bonne ; on m’introduit au petit jour : la fidele Macao me donne des conſeils pour plaire à madame, & je lui ſacrifie une parcelle de mon or ; pour en gagner un monceau, ma vieille me reçoit avec toutes les graces poſſibles… Mais, ô ſurpriſe !… avez-vous jamais vu une pomme que l’on place ſous le récipient d’une machine pneumatique ? Chaque coup de piſton ſemble lui rendre ſa fraîcheur ; ſa peau ridée devient liſſe ; & les rayons du jour qui s’y réfléchiſſent y donnent un vermeil qu’elle avoit perdu… voilà l’état de ma vieille ; ſes yeux ſont dérougis ; elle ſemble ſoufflée, & ſi elle avoit des cheveux, de la gorge & des dents, elle ſeroit fou-