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vra mon cœur, mes tranſports, & ſa tante abuſée n’aura de moi qu’un tribut chérement acheté.

Le jeu fait regner le ſilence ; tout te monde eſt occupé. Julie au bout du ſallon tient un ouvrage par contenance, & je ſuis auprès d’elle ; elle eſt inquiete ; je ſuis timide. — Quoi ; me dit-elle, on vous a déjà aſſigné votre perſonnage. — Ah ! mademoiſelle, ſi vous daignez lire dans mon cœur, vous verriez combien il m’eſt cher. — Je l’avoue, monſieur, quelque accoutumée que je ſois à ces propos, & au motif qui les fait tenir ; j’aurois plus de peine à les ſupporter de vous que de tout autre. — Vous me les défendez donc, mademoiſelle ?… Ah ! je ne le vois que trop ; vous me confondez dans la