Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/335

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 307 )


en filigrane ; c’étoit, je crois, celui de la belle Hélene. Les fauteuils paroiſſoient modelés ſur ceux de la reine de Séba ; couverts de tapiſſerie durement rembourrées pour éviter la molleſſe, mais magnifiquement dorés… Voilà, mon cher, le mobilier qui frappa mes regards. Au reſte, tout déceloit à mes yeux exercés un fonds de richeſſes qui chatouilloit mon ame, & je projettois déjà de changer toutes ces fadaiſes contre les belles inventions de notre luxe moderne. Je m’extaſiai ſur chaque objet ; je tranchai du connoiſſeur pour applaudir ; on accueillit mes éloges, & nous nous retirâmes la Duegne & moi.

En ſortant, elle me dit que ma figure, mon air ſage & poſé (car il ne m’étoit pardieu pas échappé

V ij