Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/324

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 296 )


monde un enfant qui n’eſt plus ; on a juſqu’ici déſeſpéré de la mere, aujourd’hui elle paroît moins mal ; mais comment échapperoit-elle à ſa douleur ? — J’avois dévoré ce terrible récit ; j’étois immobile ; mais dieu ! que de ſerpens déchiroient mon cœur !… Eh bien ! m’écriai-je avec amertume ; elle vit. … Elle vit ; mais c’eſt pour me déteſter… Mais non, Euphroſie ne peut pas me haïr… O mon pere ! Ah ! ſouffrez que je vous donne ce nom ; je vous offrois ma vie, elle vous ſera conſacrée. Que je répare autant qu’il eſt en moi vos pertes affreuſes ; que je devienne votre fils ! O combien les devoirs m’en ſeront doux !… Mais, mon pere, laiſſez-moi ſauver votre fille ; Euphroſie vivra pour vous