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crois pas que je m’en repente ; je t’en ferois de bien plus pénibles. … Cher amant, il m’en reſte peut-être bien peu à t’offrir… Au moins que cet enfant te rappelle ſa mere. — Cruelle, que veux-tu me faire entendre ?… Eh, voilà donc ton amour !… Ah ! ſi je t’étois cher, payerois-tu d’un tel prix ma tendreſſe ?… Meurs, meurs puſillanime amante ; mais tu jouiras avant d’expirer du barbare plaiſir d’avoir immolé ton amant. Tu vas priver ton enfant de tes embraſſemens & des miens ; il reſtera en butte à tous les coups du ſort ; inconnu ſur la terre, entouré d’ennemis peut-être, il vivra pour la douleur ; & c’eſt toi, ſi tendre, ſi compatiſſante, qui, en lui donnant le jour, le voue à de lon-

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