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ſang-froid, la ſérénité regnent ſur ſon viſage ; la joie y perce ; elle oſe encore me tendre les bras, me féliciter ſur ma victoire… Horrible megere, tremble ! cette main que tu as rendue criminelle, pourroit t’en punir… Un geſte furieux accompagne ces mots ; elle ſe précipite à mes genoux, ſon ſein palpite & la pâleur la couvre… Je jette mon épée loin de moi, toute ſon audace renaît… Eh bien, dit-elle, j’ai tout conduit, il eſt vrai ; je le déteſtois, j’ai alimenté ſon amour pour le perdre, je l’ai animé contre toi ; je ſavois que je ne t’expoſois que foiblement ; il m’avoit offenſée autrefois en me préférant une rivale… Je ſuis vengée… Je l’entendois à peine. Devenu plus calme, je m’évanouis,