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ſoit-elle un jour en parlant d’un malheureux dépouillé par elle, perdu, abymé ſans reſſources, je ſuis fâchée de lui avoir laiſſé les yeux pour pleurer… Dorville empoiſonne tout ; ſa langue perfide dénature les choſes les plus ſimples ; ſon eſprit artificieux, fécond en intrigues, cache la diſſimulation la plus profonde, ſous le voile de la naïveté la plus ingénue ; méchante comme tous les foibles, les crimes ne lui coûtoient rien ſans la crainte des ſupplices. — Eh ! pourquoi vivre avec un pareil monſtre ? — Je ne la connoiſſois pas ; elle eſt ſéduiſante, je croyois qu’elle m’aimoit… J’en fus cruellement puni !

Le comte de *** étoit mon ami ; il venoit ſouvent chez Dorville ;

ſa