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dis-je en jetant un coup-d’œil ſur l’artiſte, & je ſerois fort aiſe que vous nous donniez, à monſieur & à moi, quelques leçons. — Volontiers, volontiers ; moi, je ne refuſe jamais mes ſoins. — Par exemple, monſieur veut compoſer un opéra, & il me demande le poëme. — Sa muſique eſt faite apparemment ? — Non pas ; comment ! — Tant pis, jamais la muſique ne va bien quand on la compoſe pour des paroles ; cela gêne un muſicien & l’empêche de peindre ; ſon imagination eſt refroidie. — Mais, monſieur, il me ſemble. — Il vous ſemble mal. Un orcheſtre, morbleu un orcheſtre, voilà tout ce qu’il faut. Suivez le Moline, cela s’appelle faire un opéra ; les paroles ne ſont jamais d’ac-

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