Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/284

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 256 )


dire, notre ennemi ; ainſi le pere maſſacra ſon fils, ainſi le fils arracha à ſon pere la vie qu’il en avoit reçue ; les forfaits ont produit des martyres. Nous dévaſtâmes de fertiles contrées, nous verſâmes ſans danger des flots de ſang. Nul mortel dévoué à notre vengeance ne put ſe dérober à nos coups. Ici les fils de ſaint Dominique font périr le dernier des Valois ; là ceux d’Ignace immolent Henri que des philoſophes oſent encore pleurer ; les bûchers, le fer, les poiſons nous fervent tour-à-tour ; les victimes s’amoncellent, les bourraux & les aſſaſſins ſont fatigués, les priſons regorgent d’innocens, & nous de ſang, d’or & de volupté… Mais nous ne ſommes pas raſſaſié. L’eſ-

prit