Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/221

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 197 )


cune émotion. — Mais, Nanette, ton cœur ? — Ah ! c’eſt vous qui lui avez appris à parler. — (Je l’embraſſe.) Tu m’aurois donc ſacrifié ta gloire ? — Mais, dame, eſt-ce que vous ne valez donc pas mieux qu’une roſe ?… Et puis je ne l’aurois pas perdue pour ça. — Comment, comment petite ruſée ! — Ba, ba, quand on eſt un peu jolie, & qu’on eſt des notables, ils n’y regardent pas de ſi près. (Eh bien ! qu’en dis-tu ? L’aréopage payſan vaut-il mieux que celui d’Athenes ?)… Tenez, ma couſine Nicole… Oh, comme elle aimoit Michaut !… Ils étoient tous deux comme de la braiſe ; ils alloient comme nous dans le bois, & ma couſine me diſoit qu’il lui faiſoit tant de plaiſir !… (Elle rougit la

N iij