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la Roſiere. La ſimplicité touchante
de ce ſpectacle, fait pour la candeur
& l’innocence, porte juſque
dans l’ame de nous autres libertins,
un attendriſſement auquel on
ne réſiſte pas… Sublime effet des
ſages réflexions, des réſolutions
ſalutaires qu’il m’inſpira !… Je n’eus
pas plutôt vu celle qui venoit de
remporter la roſe, qu’il me prit
envie de l’effeuiller. — Cette payſanne
avoit ſeize ans, étoit naïve,
ſenſible & jolie. Je connus avec
elle le prix de l’amour ; c’étoit
pour moi-même qu’elle m’aimoit,
(car je n’aurois pas voulu acheter
ſes faveurs,) & je goûtois, pour
la premiere fois peut-être, un plaiſir
ſi doux… Il y avoit ſi longtems
que je n’avois rien fait pour
mon cœur !
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