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dame chez la mere de ſon mari. Cette mere, vieille janſéniſte, avoit un foible infini pour ſa belle-fille, & fort peu d’amitié pour monſieur ſon fils, qui n’avoit pas l’honneur de penſer comme elle.

C’étoit ſur cette connoiſſance que la petite diableſſe avoit formé ſon plan. — Maman, lui dit-elle, je viens me jeter entre vos bras. Depuis un an je ſouffre le martyre avec mon mari ; il faut vous l’avouer, je ſuis ce qu’il appelle janſéniſte ; il me maltraitoit continuellement ; enfin, il a ſaiſi une lettre que j’écrivois à un ſaint eccléſiaſtique qui m’entretient dans mes bons ſentimens. Comme je parle à cœur ouvert à mon directeur, les plaintes que je faiſois ont irrité mon mari ; il a porté l’audace juſ-