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il faut médire, prendre ſon prochain par les pieds & par la tête, le tout pour ſon bien & la plus grande gloire de Dieu. Les confeſſeurs ſont ſur-tout un grand objet ; s’ils ſont deux, le bercail eſt partagé, & chaque parti hait cordialement ſon adverſaire. S’il n’y en a qu’un, jalouſies, rivalités, fureurs. — Quoi ! pour un vieux moine ? — Oui, pour un vieux moine ; car avec ſa figure de singe, toujours eſt-il du bois dont on les fait ; on ſe mange, on ſe dévore, on s’empoiſonneroit pour lui… Enfin, mon cher, dans ces ſéjours de paix & d’innocence, on goûte en paradis les douceurs de l’enfer.

Que ſeroit-ce donc ſi je peignois les amours des jardiniers, les ruſes pour faire entrer des amans, les