Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/168

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 148 )


& ce tremblement l’émeut davantage… C’en eſt fait… je l’ai remplacé… Dieux, dieux, quelle jouiſſance ! O mon ſauveur ! dit-elle, ah !… ah !… O bonheur !… Je puis mourir !… Mon doux Jéſus ! … Ah, cher ami !… je meurs… Les ſenſations étoient trop vives, trop multipliées, trop nouvelles. Mon ame ne pouvoit y ſuffire ; je m’évanouis très-ſérieuſement. … Mon abbeſſe effrayée ſonna ſans doute ſa confidente ; je me retrouvai dans leurs bras. Les baiſers de ma charmante abbeſſe me rappellerent à la vie ; mais en même tems ils me remirent dans un état ſi ferme que la diſcrete jugea prudemment que je n’avois plus beſoin de ſa préſence. Nous nous réitérâmes plus d’une fois l’abbeſſe