Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/167

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 147 )


quelques larmes ont mouillé ſes beaux yeux… Qu’ils ſont touchans ! Ils ſemblent implorer… Nous redevenons libres… Hélas ! dit-elle, je ſuis bien malheureuſe : ces ſpaſmes violens m’anéantiſſent. … & l’on ne peut en deviner la cauſe… Vois la rougeur qui colore ſes joues ; ſon pouls eſt plus animé ; mon cœur bat ; je m’approche davantage… Quelques couſſins dérangés m’offrent un prétexte ; j’oſe avancer ma main pour la replacer, pour la ſoutenir… Un mouvement me livre ſa gorge… C’eſt celle de Polignac !… L’ivreſſe me ſaiſit ; je preſſe ſa bouche de ma bouche amoureuſe ; ma langue lui fait éprouver des treſſaillemens voluptueux ; j’avance vers le ſanctuaire ; un doigt y pénetre… Il tremble,

K ij