Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/109

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 91 )


ombragé délicieuſement ; deux ou trois petits ſignes noirs comme geay aſſaſſinent leur monde ſans rémiſſion ; ſon teint eſt moins très-blanc qu’animé ; mais le carmin le plus pur n’égale pas le vermeil de ſes joues & de ſes levres.

Après quelques folies débitées de part & d’autre, je lui montre ma muſique ; elle me prie de chanter… Je déployois toute la légéreté de ma voix, quand tout-à-coup un drap ſoulevé me découvre un ſein de lys & de roſe… & la cadence chevrotte… Je continue ; tantôt c’eſt un bras arrondi par l’amour ; une cuiſſe fraîche, rebondie ; une jambe fine ; un pied charmant, qui, tour à tour ſe promènent ſur le lit, & frappent tous mes ſens… Je tremble ; je ne