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pâlé. Me voilà donc libre ; je m’introduis dans les différentes ſociétés de la cour. Je jette ſur les femmes qui les compoſent un œil curieux & perçant, du plus au moins. Je fis mainte applications des peintures de la marquiſe. La ſaiſon des bals arriva ; j’aime la danſe à la fureur ; mais n’étant point talon rouge, elle m’étoit interdite chez les hautes-puiſſances. L’obſervation m’offrit des dédommagemens ; j’avois obtenu la permiſſion de me rendre chez une princeſſe qui joint à tout plein d’eſprit le meilleur ton, & le cœur le plus ſenſible. Je la jugeai faite pour inſpirer un attachement durable ; mais trop ſage pour s’afficher ainſi à ſon âge avec tous les moyens de plaire. Se fixer !… Eh ! que diroit l’amour ? Lui a-t-il con-