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Premier des Arts.

réel que nos terres communes qui donnent environ, à prendre l’une dans l’autre, six fois la semence.

D’autre part, les terres médiocres, par exemple, ne rapportent que du seigle ; les propriétaires riches sur-tout ne se déterminent à les semer de cette sorte de grains, que quand ils y sont forcés, & que leurs terres se refusent au froment. La raison de cette répugnance est que le seigle est toujours évalué d’un quart au-dessous du froment ; mais un peu de lumières, d’expérience & de calcul leur apprendroit que le seigle, bien moins sujet par lui-même à la nielle & aux autres accidens que ne l’est le froment, rend par la grosseur de ses épis un tiers plus de grain que le froment. Or, trois mesures de seigle à 15 livres valent mieux que deux de froment à 20 livres. Le calcul est court & clair.

Je ne donne pas cette derniére induction comme une certitude, & comme un principe propre à tous les pays. Je m’en sers seule-