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Premier des Arts.

Un arpent de terre en friche n’occupe personne, tout au plus un berger y menera-t-il son troupeau deux fois dans l’année, & ce troupeau n’en retirera presque rien. Si cet arpent est en bois, il faut le clorre, le garder, & tous les vingt ans on vient le couper, y faire les fagots, l’écorce et le charbon ; mais s’il est en prés, on l’étaupe, on le fume, on l’arrose & on le fauche, & tout cela emploie du monde, quoique en petite quantité & feulement en deux saisons de l’année. Un champ occupe plus de monde, on le laboure à plusieurs reprises, on le fume, ou le séme, on le herse, on le sarcle, on le moissonne enfin. Où il y a des champs, il y a des hommes, fussent-ils sous la terre. Où les champs rapportent le plus, il y a plus d’hommes. Mettez cet arpent en jardins appellés marais à Paris, vous y verrez dans toutes les saisons de l’année continuité de travail & de récolte tout, est mis en valeur ; à peine un sentier d’un pied