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Traité de la Population

cuire les marons pour le vin blanc, ensuite le réveillon, &c. Aux Rois, la féve, les cris, & le Roi boit. A Pâques, les œufs qu’anciennement le père de famille distribuoit à toute la maison jusqu’au moindre domestique, faisoient une sorte de communion profane, précieux usage : je suis tenté quelquefois de descendre à la table de mes gens, de couper leur pain, de boire en même tasse, pour me rappeller que nous sommes tous d’une seule souche, que je dois les considérer, & les contraindre à m’aimer. Cette méthode réussiroit mal aujourd’hui, les valets sont aussi insensibles, aussi méprisans que les maîtres ; mais c’est tant pis. A Pâques donc, les œufs, le jambon &c. à la Pentecôte, les premiers fruits ; la S. Hubert, la S. Martin, toutes ces Fêtes sont dans l’année, sauf respect, ce qu’est l’avoine à midi dans la journée du cheval.

Ces sortes d’assemblées d’ailleurs, ces révolutions à temps marqué unissent la société, & y établissent