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Traité de la Population

Peut-être me direz-vous qu’en attendant que j’aie fait recevoir ma nouvelle peuplade, je traite assez mal celle qui m’environne. Prenez y garde, une telle imputation seroit odieuse & mal fondée. Je peins nos mœurs, mœurs dont tout le monde fait gloire. Mon plan est toujours de ne rien forcer, de ne rien détruire : je prêche au contraire d’édifier. Chérissez, animez l’agriculture, bientôt le travail deviendra en honneur ; l’économie & la sobriéré sont ses compagnes. Ces vertus tiennent l’esprit tranquille, & le corps sain. L’activité & la tempérance des mœurs champêtres passeront à la Ville avec les nombreuses colonies que les campagnes y enverront, à la différence qu’il faudroit peut-être d’autres topiques qui ne sont pas de mon sujet, pour rétablir les mœurs à la Ville, séjour corrupteur, au-lieu qu’à la campagne paix & protection, & tout est dit ; c’est le Code entier de yos loix somptuaires.

Le retour à l’agriculture porté