de sa constitution naturelle la mettroit à portée de ravir. Quelques nations jalouses de leur liberté, & regardant le militaire comme le satellite de l’oppression, ont porté toutes leurs vuës à le mepriser, à le tenir bas, & à déprimer ce genre de vertu. Il leur est arrivé de-là ce qui arrivera toujours, que la guerre leur est fatale, & altère leur constitution. De deux choses l’une, ou elles sont mal servies par des mercenaires soudoyés & de tout temps traités comme tels, ou ceux-ci prennent le dessus & se vengent par une domination dure & une révolution douloureuse, de l’abjection si contraire à leur nature dans laquelle ils ont été tenus. Eh ! quelle est après tout cette liberté, l’idole de tous les peuples turbulents depuis que le monde est monde ? Si c’est la tranquillité publique, la modération particulière, & l’empire des Loix, j’ai beau parcourir l’Histoire de les annales de l’univers, je ne la trouve en temps ni lieu que chez
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